Dans un quartier de Lausanne où les rêves semblent souvent étouffés avant même d’avoir pris leur envol, un destin paraît tracé d’avance. La Bourdonnette, à deux pas de l’université, cette institution où l’on forge les élites, où l’avenir se dessine dans l’ambition et la réussite. Pourtant, pour les enfants nés ici, cet avenir semble hors de portée. Ils grandissent en voyant de près ces murs qui symbolisent l’ascension sociale, tout en ressentant la distance infranchissable qui les en sépare. Ils sont issus de l’immigration, leurs familles travaillent dur pour joindre les deux bouts, et souvent, l’université n’a jamais été un horizon accessible pour leurs parents.

Le récit qu’on leur raconte, implicitement, c’est celui de la reproduction sociale : ici, on naît et on reste. L’ambition est bridée par les réalités du quotidien, les rêves sont freinés par le poids de l’histoire familiale. On leur dit, sans un mot, « ce n’est pas pour vous ».

Mais au cœur de ce quartier, une lueur d’espoir a émergé, un projet qui refuse cette fatalité. Jeunesse-School est né de cette révolte silencieuse, de cette volonté farouche de briser les chaînes invisibles qui retiennent ces jeunes. Ce projet est là pour leur dire que leur place est aussi derrière ces murs universitaires, que leur potentiel est immense, que leur avenir n’est pas scellé. À travers ce programme, ils trouvent des mentors, des ressources, des soutiens qui leur ouvrent les portes que la société semblait vouloir garder fermées.

Jeunesse-School, c’est plus qu’un projet éducatif. C’est un acte de résistance, un cri du cœur pour ces jeunes qui refusent d’être définis par leur origine ou leur milieu. C’est la promesse que, oui, ils peuvent exceller, ils peuvent rêver, et surtout, ils peuvent réussir.